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Description physique

<p>Colline oblongue culminant à 115 m NGF à la Croix de Saint-Fors, plantée de vignes, dominant la plaine thouarsaise d'une soixantaine de mètres. Son grand axe a une direction nord-sud. Elle est occupée sur son versant nord, le plus déclive, par le bourg de Tourtenay où apparaissent de nombreuses entrées (ou bouches de cavage) de carrières souterraines.</p><p>L'activité extractive à Tourtenay a probablement débuté avant l'an mil (VIIIe-Xe siècles ?) et s'est achevée au début de la Première Guerre mondiale.</p>

Code GILGES

B : Géomorphologique, Grotte, Volcans, Cascades, Paysage, Forme d'érosion, Fjords, Karst

Description géologique

<p>La colline où est installé le bourg de Tourtenay se compose de trois formations, soit du bas vers le haut&nbsp;:</p><p>- une craie à inocérames et des marnes blanches (10-12 m). Relativement fossilifères (bivalves), elles caractérisent le Turonien inférieur&nbsp;;</p><p>- une craie micacée et glauconieuse (25-30 m). Tendre et poreuse, elle affleure en bancs massifs et représente le tuffeau blanc (ou tuffeau de Saumur). Elle se compose de 60% de CaCO3 auxquels s’ajoutent des bioclastes, des grains de quartz détritique, des grains de glauconie, des paillettes de mica blanc (muscovite). Elle renferme des bryozoaires, des bivalves (inocérames, trigonies), des échinodermes (oursins, étoiles de mer), des ammonites…, de même que des rognons siliceux branchus ou ovoïdes (cherts) et des nodules de marcassite. Cette craie se rapporte au Turonien moyen (cf. zones à <i>Kamerunoceras turoniense </i>et à <i>Romaniceras kallesi</i>). Dans la carrière de Boulogne (ancienne champignonnière), à l’entrée ouest du bourg de Tourtenay, une coupe expose, sur une douzaine de mètres de haut, les trois unités qui composent le tuffeau de Saumur, à savoir un tuffeau homogène jaune pâle (= couche C), un hard-ground (= couche D) et un tuffeau glauconieux gris verdâtre (= couche E). La couche D (0,70 m), appelé "liron", est une craie indurée, silicifiée, montrant de très nombreux terriers, et marque une discontinuité sédimentaire (compte tenu de sa dureté, ce niveau forme le plafond des galeries souterraines)&nbsp;;</p><p>- des sables fins glauconieux et des grès à ciment silico-ferrugnieux (5 m). De couleur jaunâtre, les sables résultent de l’altération de la formation précédente sur l’intervalle Paléocène-Eocène inférieur. Ils ont été indurés à l’éocène moyen-supérieur, lors d’un épisode de silicification généralisé qui a laissé des silcrètes se présentant sous la forme de blocs et de dalles extrêmement dures et résistantes (ces silcrètes sont considérées comme contemporaines des grès à <i>Sabalites andegavenis</i> du Maine et de l’Anjou).</p><p>Cette colline constitue un relief structural, plus précisément une butte-témoin, conservée en avant de la cuesta crétacée qui se développe vers l’est (plateau loudunais).</p>

Intérêt géologique principal

Intérêt : Géomorphologie

Justification : Butte-témoin individualisée dans des dépôts crayeux tendres, cultivée, se détachant dans une plaine à vocation agricole céréalière. Ce relief est protégé par un niveau de grès quartzeux sommital en voie de démantèlement.

Intérêt(s) géologique(s) secondaire(s)

Intérêt(s) pédagogique(s)

Intérêt : Pour tout public

Justification : Butte-témoin conservée en avant de la cuesta crétacée visible vers l'est. Panorama sur la plaine thouarsaise et sur le plateau loudunais (relief, occupation du sol...). Sol, sous-sol et production viticole. Modalités d'exploitation en souterrain du tuffeau blanc (ou tuffeau de Saumur) et influence de cette activité sur le développement de Tourtenay.

Intérêt pour l'histoire de la géologie

Coupes visibles dans les carrières souterraines mises à profit par A. d'ORBIGNY pour définir l'étage Turonien (1842).