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Description physique

Carrière à ciel ouvert abandonnée située sur le versant gauche de la vallée de la Vonne, en contrebas du hameau de la Pagerie (Vasles). Les fronts de taille avoisinent 3 à 4 m de hauteur et sont parfois végétalisés.

Code GILGES

B : Géomorphologique, Grotte, Volcans, Cascades, Paysage, Forme d'érosion, Fjords, Karst

Description géologique

<p>La carrière du Champ du Pont expose un front de taille où apparaît un granitoïde à deux micas, diaclasé et fracturé horizontalement et verticalement. De bas en haut, trois ensembles sont visibles : une roche grenue cohérente et saine puis la même roche mais en voie d'altération (désagrégation granulaire) et enfin un matériau meuble, sableux et grossier, plus ou moins argileux correspondant à une arène ("tine" en Poitou-Charentes). L'altération du granitoïde est également très marquée le long des fractures et donne naissance à des blocs de forme ovoïde emballés dans une matrice arénacée. Ce phénomène qui correspond à l'arénisation (ou météorisation sphéroïdale) d'un granitoïde est lié à l'action de l'eau météorique. En s'infiltrant dans le substratum rocheux via les diaclases et les fractures, cette dernière provoque la destabilisation de certains minéraux (biotite et feldspath potassique) et la décomposition de la roche. En contrebas de la carrière, le long de la Vonne, des blocs sont complétement dégagés suite au lavage des arènes par les eaux de ruissellement. Soit ils se sont déplacés par gravité le long de la pente, soit ils sont en place empliés les uns sur les autres (le réseau de fractures et de diaclases est encore visible) et composent un tor. Généralement à grain fin (1-3 mm), localement à grain moyen (3-5 mm) ou à gros grain (5-7 mm), le granitoïde présente une texture isométrique équante et les proportions relatives de biotite et de muscovite sont à peu près équivalentes. Il montre parfois des mégacristaux de feldspath potassique, de teinte rose, dont le grand axe atteint 10 mm. Ce granitoïde caractérise le pétrotype (ou faciès) "le Bourg Neuf" du massif granitique de Ménigoute, pluton intrusif dans des formations mobilisées (anatexites), qui couvre une centaine de kilomètres carrés. Sa composition minéralogique est typique d’un leucogranite avec quartz, feldspath potassique (microcline), plagioclase [An15-20], biotite et muscovite auxquels s’ajoutent apatite, zircon et tourmaline. Du point de vue chimique, le pétrotype "le Bourg Neuf" est quartzofeldspathique et alcalin : 72,10 % &lt; SiO2 &lt; 74,70 %, CaO &lt; 0,85 % et MgO &lt; 0,50 %. Bien qu’aucun âge absolu ne soit disponible sur le massif granitique de Ménigoute, par analogie avec ceux obtenus sur certaines intrusions (leuco)granitiques des segments varisques voisins (Limousin et Bretagne méridionale), il s'est probablement mis en place sur l'intervalle Viséen-Namurien (entre -347 et -315 Ma). Sa formation est associée au fonctionnement de décrochements dextres, de direction N110°E à N155°E, ayant guidé l’ascension de magmas acides d’origine crustale en contexte de collision intercontinentale. Il fait partie des "granitoïdes de collision post-épaississement" sensu Lagarde et al. (1992).</p>

Intérêt géologique principal

Intérêt : Pétrologie

Justification : Profil-type de l'arénisation (ou météorisation sphéroïdale) d'un granitoïde en climat tempéré avec succession (de haut en bas) "arènes sableuses - granite altéré - granite sain".

Intérêt(s) géologique(s) secondaire(s)

Intérêt(s) pédagogique(s)

Intérêt : Pour tout public

Justification : Granite (composition, texture, formation...). Arénisation d'un granitoïde (rôle de l'eau et de la fracturation, influence de la composition minéralogique). Morphologie et paysage agraire en Gâtine poitevine.

Intérêt pour l'histoire de la géologie

Non renseigné