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Description physique

Falaise vive située à 1 km au nord-ouest du centre-bourg d'Yves dans la baie d'Yves. Cette falaise verticale d'une quinzaine de mètres de hauteur s'allonge sur 1,5 km entre la Pointe du Rocher, au nord, et la Pointe d'Yves, au sud. Elle est ponctuellement végétalisée. Des bunkers en ruines, construits au sommet et en retrait par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale, y sont encore visibles. À la Pointe d'Yves, et vers le sud, plusieurs pontons de pêche (carrelets) sont accessibles via l'estran et toujours utilisés./nUn estran rocheux prolonge la falaise vive sur 10 à 30 m de large selon les endroits et les marées. Il est possible de longer cette falaise de bout en bout à marée basse mais pas à marée haute.

Code GILGES

E : Phénomènes - stratigraphiques, Séquences, Stratotypes

Description géologique

La falaise vive qui s'allonge de la Pointe du Rocher à la Pointe d'Yves expose une alternance régulière de bancs décimétriques de calcaires argileux gris, plus ou moins bioclastiques, et de lits centimétriques de marnes sombres. Cette formation riche en bivalves (genres Nanogyra et Gervillea) et en ammonites de la famille des Aspidoceratidae (Orthaspidoceras lallierianum, O. orthocera...) a également livré Disaster granulosus (GOLDFUSS), un échinide relativement rare. Elle se subdivise en deux ensembles séparés par une surface usée et ravinée (= discontinuité sédimentaire) :- un ensemble inférieur (6,00 m). Légèrement en retrait car plus argileux, il est caractérisé par la présence de lumachelles à Nanogyra virgula (DEFRANCE) ;- un ensemble supérieur (5,00 m). Plus carbonaté, la bioturbation y est forte (terriers) et des niveaux à laminites y apparaissent.Ces dépôts représentent le faciès "Virgulien" et se rapportent au Kimméridgien supérieur. Plus précisement, ils sont datés par des faunes monospécifiques à Orthaspidoceras du sommet de la zone à Mutabilis (sous-zone à Lallierianum) et de la base de la zone à Eudoxus (sous-zone à Orthocera), sachant que la discontinuité sédimentaire identifiée (cf. D29 sensu HANTZPERGUE, 1989) correspond à une lacune de l'horizon à Schilleri. Ils se sont formés en milieu de plate-forme externe, dans un environnement relativement profond ouvert aux influences océaniques comme en témoigne l'abondance des ammonites. Les dépôts kimméridgiens sont surmontés en discordance par des sables glauconieux du Cénomanien inférieur (Crétacé supérieur) qui marquent un épisode trangressif après la régression fini-jurassique. Cette discordance se traduit par une lacune du Jurassique terminal et du Crétacé inférieur.

Intérêt géologique principal

Intérêt : Stratigraphie

Justification : Coupe représentative du faciès "Virgulien" symptomatique d’un milieu de dépôt distal relativement profond (cf. circalittoral à épibathyal). Discordance Kimméridgien - Cénomanien témoignant de la trangression marine du Crétacé supérieur après une longue période d'émersion et d'évolution continentale au Crétacé inférieur.

Intérêt(s) géologique(s) secondaire(s)

Intérêt(s) pédagogique(s)

Intérêt : Pour tout public

Justification : Sédimentation de plate-forme externe. Faune benthique (bivalves, échinides) et faune pélagique (ammonites).

Intérêt pour l'histoire de la géologie

Ex-coupe-type de l'étage Kimméridgien sensu d'ORBIGNY (1849, 1852). Locus typicus d'espèces du Kimméridgien créées par Alcide d'ORBIGNY (bivalves, ammonites) et de Disaster granulosus (GOLDFUSS).