Calcaires callovo-oxfordiens de Bonnillet – La Bonnaiserie (Chasseneuil-du-Poitou)

NAQ0012

Localisation

Chasseneuil-du-Poitou

Rareté

Départementale

Intérêt patrimonial

Critère Note Coefficient Note pondérée
Géologique principal 2 4 8
Géologique secondaire 2 3 6
Pédagogique 2 3 6
Histoire des sciences 0 2 0
Rareté du site 0 2 0
État de conservation 2 2 4
Total 24 / 48

Besoin de protection

Critère Note
Intérêt patrimonial 2
Menaces anthropiques 0
Vulnérabilité naturelle 0
Protection effective 3
Total 5

Description physique

<p>Site relativement étendu composé d’une carrière souterraine (Tervoux) en activité et d’une carrière à ciel ouvert abandonnée (la Bonnaiserie et Bonnillet), situé à environ 2 km au sud du centre-bourg de Chasseneuil-du-Poitou, dans la vallée du Clain, en rive droite. Dans la carrière souterraine, les galeries atteignent une hauteur d’une dizaine de mètres. La carrière à ciel ouvert expose un front de taille très irrégulier d’environ 10 m de haut qui s’allonge sur près de 800 m auquel s’ajoute un puits d’extraction, structuré en 5-6 gradins, dont la profondeur avoisine 25 m. Divers bâtiments ont été installés in situ de même qu’une zone de stockage (blocs). Une grande partie du site est couvert de végétation (pelouses, arbustes, arbres).</p>

Code GILGES

C : Paléoenvironnemental, Paléoclimatologie, Géologie sédimentaire globale

Description géologique

<p>Le site de Bonnillet – La Bonnaiserie expose 2 formations séparées par un banc remarquable (ou banc-limite) marqué par la présence de deux discontinuités stratigraphiques&nbsp;:</p><p>- l’ensemble inférieur (bancs 4 à 31) d'environ 35 m. Homogène, il regroupe des calcaires crayeux blancs, stratifiés en bancs réguliers d’épaisseur métrique (1 à 2 m) qui se chargent parfois en débris crinoïdiques. Les bancs 4 à 12 sont exploités en souterrain, les bancs 22 à 31 l’ont été à ciel ouvert et les bancs 13 à 21 délaissés. Cet ensemble représente la pierre des Lourdines qui a donné lieu à une intense activité extractive à 4 km vers le nord-ouest. À ce titre, le «&nbsp;<i>banc à coquillages</i>&nbsp;», le «&nbsp;<i>banc de cinq pieds</i>&nbsp;» (ou «&nbsp;<i>banc à végétaux&nbsp;</i>»), le «&nbsp;<i>banc de deux pieds et demi</i>&nbsp;» et le «<i>&nbsp;banc à tourte</i>&nbsp;», le «<i>&nbsp;gros banc</i>&nbsp;» et le «&nbsp;<i>tanfiche</i>&nbsp;» décrits dans la carrière de la Pierre Levée (Migné-Auxances), y sont visibles (bancs 20 à 23). Les calcaires renferment une faune composée de bivalves (genres <i>Astarte</i>, <i>Entolium</i>, <i>Chlamys</i>…), de gastéropodes, d’ammonites à laquelle s’ajoutent des restes de végétaux (axes de Cycadophytes, frondes de Bennettitales, cônes fructifères de Coniférales) de même que des restes de reptiles marins (plésiosauriens, crocodiles des genres <i>Steneosaurus</i> et <i>Metriorhyncus</i>). L’ensemble inférieur est daté du Callovien inférieur et moyen (horizons III à XIIIb) ;</p><p>- un banc-limite (banc 32) d’environ 50 cm d’épaisseur. Très fossilifère, perforé, ce banc est subdivisé en 2 par un joint ondulé et irrégulier (= 1re discontinuité) et se termine par une surface durcie, usée, couverte d’huîtres (= 2e discontinuité). Les ammonites identifiées sous le joint caractérisent le Callovien moyen (zone à Coronatum), au-dessus l’Oxfordien inférieur (zone à Cordatum). Les deux limites identifiées sont des discontinuités majeures (Dm). La première se place à la limite Callovien-Oxfordien (n°14 sensu GABILLY et <i>al.</i>, 1985)&nbsp;et s’accompagne d’une lacune de la sous-zone à Rota (Callovien moyen) et de la totalité du Callovien supérieur (soit 7 horizons à ammonites), la seconde à la limite Oxfordien inférieur-Oxfordien moyen (n°15<i> op. cit.</i>).&nbsp;</p><p>- l’ensemble supérieur (banc 33 à 39) a près de 10 m. Naguère exploité à ciel ouvert, il est représenté par des calcaires oolithiques, graveleux et crinoïdiques gris montrant des stratifications obliques et entrecroisées. Connus sous le nom de pierre de Bonnillet, ces calcaires ont livré des polypiers, des bivalves, des brachiopodes formant des lumachelles, des bélemnites et des ammonites. L’ensemble supérieur se rapporte à l’Oxfordien moyen (zones à Plicatilis, à Transversarium et à Bifurcatus).</p><p>L’abondance de la flore, sa bonne conservation, et la présence de crocodiliens démontrent que les calcaires du Callovien se sont formés en milieu peu profond et calme où émergeaient quelques îlots (cf. bordure de la plateforme centrale). Le climat était alors chaud et plutôt ensoleillé. En revanche, les calcaires de l’Oxfordien de la zone à Plicatilis témoignent d’un milieu très peu profond et agité (stratifications obliques et entrecroisées) tandis que ceux de la zone à Transversarium et à Bifurcatum attestent des influences pélagiques (abondance des ammonites).</p>

Intérêt géologique principal

Intérêt : Sédimentologie

Justification : Formations carbonatées (faciès et faunes marines associées) attestant deux milieux de dépôts différents sur la plateforme centrale (cf. peu profond et calme, très peu profond et agité).

Intérêt(s) géologique(s) secondaire(s)

Intérêts Justification
Ressources naturelles Modalités d’exploitation et utilisation de la pierre des Lourdines (Callovien) et de la pierre de Bonnillet (Oxfordien) avec extraction du matériau à ciel ouvert ou en souterrain.
Stratigraphie Coupe quasiment complète du Callovien du versant parisien du seuil du Poitou (puissance de l’ordre de 35 m). Discontinuités stratigraphiques majeures (n°14 et n°15 sensu GABILLY et al., 1985) respectivement à la limite Callovien-Oxfordien et à la limite Oxfordien inférieur-Oxfordien moyen.

Intérêt(s) pédagogique(s)

Intérêt : Pour tout public

Justification : Sédimentation marine et faune associée. Paléogéographie du seuil du Poitou au Callovien et à l’Oxfordien.

Intérêt pour l'histoire de la géologie

Non renseigné